"L'affaire au théâtre a toujours été de divertir les hommes. Il n'y a aucune contradiction entre divertir et instruire car il y a un plaisir d'apprendre." {Berthold BRECHT}

L’île des esclaves de Marivaux

 

L’Île des Esclaves

De Marivaux

 

Mise en scène de Georges Gaillard.

Avec : Thibault Cabourg – Valant, Nicolas Pinero, Cyril Dauphin, Sabine Lelandais, Catherine Sanz

 

Réutilisant le couple traditionnel maître-valet, Marivaux se livre à deux exercices concomitants : le laboratoire utopique et la comédie de mœurs. Il joue également sur deux registres, le comique et le pathétique. Ces dualités assumées donnent à la pièce son caractère onirique qui permet de mieux faire accepter la critique très novatrice pour l’époque. En effet Marivaux aborde l’aliénation sociale et l’exclusion. Nous pouvons imaginer le choc que durent vivre les spectateurs d’alors devant cette inacceptable invitation à échanger les rôles sociaux, alors même qu’ils refusaient la présence des domestiques en livrée dans l’enceinte théâtrale

 

L’histoire

Iphicrate et son valet Arlequin ayant fait naufrage, débarquent sur une île fondée par des esclaves révoltés. Dans cette île, les maîtres deviennent des valets et les valets des maîtres. Ainsi, Iphicrate et son laquais Arlequin, Euphrosine et sa soubrette Cléanthis échangent leur condition, leurs vêtements et aussi leurs noms.

 

Note de mise en scène

Cette phrase de Trivelin :  » Vous voilà en mauvais état, nous entreprenons de vous guérir, vous êtes moins nos esclaves que nos malades « , est une idée de départ de la mise en scène. Le lieu où échouent les personnages est une plage, une sorte de no man’s land entre « d’où l’on vient » et « où l’on va » ou plutôt « d’où l’on vient » et « d’où l’on repart ». C’est un lieu de passage, une espèce de purgatoire, un confessionnal, un cabinet de psy, un hôpital, un asile?…

Ce qui frappe avant toute autre chose c’est l’humanisme de Marivaux :  » toutes les âmes se valent… dans la nature, votre sang, le mien, celui de tous les autres hommes, c’est la même chose ; nous le tirons tous d’une source commune… « .

L’opposition maîtres/esclaves est reprise par les contrastes existant entre comique/pathétique thèmes qui, cantonnés au départ à des personnages précis, finissent par s’entremêler et révéler tout l’humanisme de Marivaux.

 

 

Données techniques
Durée du spectacle : 1 heure 15
Nombre de comédiens : 5
Minimum Scénique : 5m x 3m